Tennis : Gaspard Joël Eloundou " JO, le Géant du Tennis Africain Restera à Jamais dans nos Cœurs."

Au lendemain de l'annonce du décès de Joseph Oyebog, la famille du tennis toujours en larmes. Gaspard Eloundou le géniteur des jumelles Eloundou raconte, dans ce vibrant hommage.
Je fais la connaissance de JO en 2012 lors d’un tournoi des Jeunes organisé par grand TIM (Président des JEUNES AS) au Club France de Yaoundé, les jumelles ELOUNDOU, mes filles, venaient à peine de débuter la discipline.
Ce jour-là, j’avais tout de suite été impressionné par un homme passionné et fanatique, qui se souciait de suivre la multitude des jeunes qu’il accompagnait. Ne pouvant pas résister à ce charme , je me rendis vers lui pour connaître qui était ce monsieur. Ému, il prit la peine de se présenter tout en déclinant son ambitieux projet OTA, qui était en réalité, une partie de lui, sa véritable âme, chose que je comprendrai plus tard. Je pris aussi quelques temps pour lui parler de ce que je comptais faire des jumelles tennistiquement parlant. il profita pour me prodiguer quelques conseils et me donna quelques orientations pratiques. A la fin de cette entrevue, il me proposa à boire, comme il savait bien le faire. Ce même jour, il s’entretint avec plusieurs personnes, sans compter les bambins qui rodaient sans cesse autour de lui.
JO était l’ami de tout le monde, les témoignages lus dans les réseaux sociaux et même dans d’autres canaux depuis l’annonce de son décès le confirment à suffisance.
Pendant tout le temps qu’on a vécu ensemble, JO ne respirait que TENNIS, au point où l’on se demandait s’il prenait même soin de lui-même. Quand il s’agissait du TENNIS, JO était toujours présent, que ça soit sur les courts ou en dehors. Son omniprésence dans les foras de TENNIS était remarquable; JO, qui qui avait pour première langue l’anglais, se retrouvait entrain d’écrire des longs textes en français, damnant ainsi le pion à tout le monde; les gens pouvaient alors s’exclamer: « Quelle énergie, mon Dieu ». Vous comprenez bien que, lorsqu’il s’agissait de la petite balle jaune, JO était infatigable. On se demandait s’il avait même la notion de décalage horaire, parce que JO venait réagir aux discussions des foras étant aux États Unis, pendant qu’il est censé dormir, parce qu’il se faisait tard.
Son AMOUR pour le TENNIS l’a amené à offrir des raquettes aux infirmières qui le suivaient à l’hôpital, juste quelques jours avant qu’il ne rende l’âme ; il profitait d’ailleurs par la même occasion de leur inculquer les fondamentaux de la discipline.
En dehors de ses compétences et de ses habiletés tennistiques, JO était un homme CHARITABLE; j’en veux pour preuve l’un des derniers messages qu’il m’a envoyés pendant qu’il était sous oxygène à l’hôpital: « Gaspard, dis à Linda et Manuella qu’elles m’ont rendu fier ici à l’hôpital après leurs GRADUATIONS pour les BACHELORS DEGREE. Je m’occupe de repas de ce soir; chacune a droit à 100 dollars ». Je ne cesse de couler les larmes en relisant ce message. Voilà un homme, admis aux soins intensifs, et de surcroît sous oxygène, mais qui se soucie des autres, pendant qu’il devrait plutôt attendre des aides.
Lorsque les gens ont appris qu’il fallait mobiliser 200mille dollars pour l’évacuer aux USA par un avion spécial médicalisé, l’évolution exponentielle des contributions, tout azimuts, n’a surpris personne. Les gens voulaient lui rendre ce qu’il était, près de 70mille dollars en deux jours. Il fallait être JOSEPH OYEBOG pour que les hommes, les femmes et les enfants se mobilisent comme cela.
L’une des choses qui caractérisaient l’homme c’était son franc-parler. Il disait ce qu’il pensait, même si parfois lui et moi n’étions toujours d’accord sur certains points.
Les maux comme HYPOCRISIE, JALOUSIE, RACUNE, MÉCHANCETÉ ne figuraient pas de son champ lexical. Il était prompt à oublier, à pardonner, à se réconcilier.
Quand un Homme a été comme ça, il ne nous reste plus qu’à solliciter la miséricorde de Dieu, pour que ses péchés lui soient pardonnés que ses œuvres retentissent à jamais.
Honnêtement, parler de JO reviendrait à écrire des livres…
À peine parti, on se demande déjà à quoi va ressembler le tennis camerounais sans le bâtisseur?
L’on a l’habitude de dire que « les bonnes personnes meurent tôt ». Je crois que c’est le cas de JO. D’ailleurs, Jésus Christ s’en est allé à la trentaine.
JO, le GÉANT (au propre comme au figuré) du tennis africain restera à jamais dans nos cœurs.